Documentation - Cantate Ariane
L'harmonium français
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Documentation - Extraits musicaux

Guilmant

Centre de documentation - Association L'harmonium français

Cantate Ariane

" Virtuose hors pair, professeur incomparable, éminent compositeur " (Louis Vierne)


" Guilmant fut un grand, un très grand organiste qui honora la France à l'étranger " (Marcel Dupré)

Alexandre Guilmant (1837-1911) est né à Boulogne-sur-Mer, où son père était organiste et maître de chapelle de l'église St-Nicolas. Son enfance et son adolescence se déroulèrent dans cette cité maritime et dès l'âge de 12 ans il suppléait son père à l'orgue.


C'est en 1853, à l’âge de 16 ans, qu'Alexandre est nommé organiste de l'église Saint Joseph de Boulogne-sur-Mer, et en 1857 maître de chapelle de St-Nicolas, où son père est organiste. Il poursuit en même temps de sérieuses études d'harmonie, contrepoint et fugue auprès de Gustave Carulli, le fils du célèbre guitariste Ferdinand Carulli (1770-1841). En 1860, ses études musicales achevées, au cours d'un séjour à Paris avec son père il a l'occasion d'entendre le célèbre organiste belge Jacques Lemmens. Notre jeune homme est si frappé par la technique et la virtuosité de ce maître, dépositaire authentique de la tradition de Bach, qu'il décide de parfaire ses études musicales et part pour Bruxelles où Lemmens enseigne au Conservatoire. C'est auprès de ce maître qu'il acquit cette technique rationnelle et cette virtuosité de premier ordre qui le rendront le brillant musicien que l'on sait.


En 1871, Guilmant s'installe à Paris où il vient d'être nommé titulaire du grand orgue de l’église de la Trinité et recueille ainsi la succession d’Alexis Chauvet. Il restera aux claviers de cet instrument Cavaillé-Coll jusque 1901, année où il fut obligé de donner sa démission à la suite d'une intrigue menée contre lui par le curé de la paroisse et un facteur d'orgue jaloux.


Très vite, sa virtuosité exceptionnelle et son sens inné de la musique lui permettent d’entreprendre rapidement de grandes tournées de concerts dans toute l'Europe et en Amérique. Il joue alors sur les plus beaux instruments de la planète avec un succès incomparable qui en font encore aujourd'hui le plus grand organiste français de tous les temps.


En plus de virtuose, Guilmant était aussi un remarquable pédagogue. Sa méthode d'enseignement produisait de très bons résultats et il eut toute une pléiade d’élèves qui, à leur tour répandront la bonne parole en France et à l'étranger. Professeur à la Schola Cantorum qu'il avait fondée en 1894 avec Vincent d'Indy et Charles Bordes et en même temps titulaire de la classe d’orgue du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (de 1896 jusqu'à 1911), où il avait succédé à Widor. Louis Vierne disait de lui " j'ai pu voir ce qu'était le professeur Guilmant : un maître sans rival, un apôtre dont la conviction profonde se transmettait irrésistiblement à ses élèves ; un technicien du clavier d'une précision et d'une souplesse irréprochables ; un érudit et un savant, un animateur au meilleur sens du terme". Le rayonnement de cet enseignement était si grand dans le monde que sera fondée aux Etats Unis par un ancien élève du maître une école d'orgue du nom d'Ecole Guilmant, où la tradition d'exécution de la musique de Bach et des anciens sont de rigueur. C'est sans doute dans le professorat que Guilmant consacra le meilleur de son temps sans ménager ses efforts. Ses principes de base étaient fort simples mais d'une logique absolue: jeu lié en bannissant tout geste inutile et superflu, technique parfaitement maîtrisée, rythme soutenu et phrasé appuyé. Le maître ne supportait pas l’à-peu-près à l'orgue! Marcel Dupré, élève de Guilmant dès l'âge de 10 ans, raconte dans ses souvenirs que "c'était un Maître admirable, rigoureux à l’extrême dans la recherche de la perfection, mais d'une patience et d'une douceur telles, que l'enfant que j'étais, ne souffrait jamais d'être parfois arrêté à chaque mesure pour le moindre détail...".


Ses compositions qui se comptent par centaines constitue une oeuvre colossale et magnifique. Guilmant a écrit avec une rigueur et une exactitude inégalées. Dans toutes ses compositions, son talent de mélodiste et d'harmoniste sont au premier plan sans oublier le rythme et la pulsation qui donnent tant de vie à la musique. Là était sans doute son secret pour écrire cette musique qui enchanta et enchante encore l'auditeur. Certes, pour son époque, il est toujours resté dans la grande tradition symphonique française mais comme Bach un siècle plus tôt avait porté la musique baroque à son apogée, Guilmant en fit de même pour la musique symphonique. Il est incontestablement le "Jean-Sébastien Bach du 19ème siècle".


Guilmant oeuvra aussi beaucoup pour le développement de l'harmonium. Dès les années 1870, il s'en fait l'avocat et met notamment son immense talent au profit de l'orgue expressif et tout particulièrement à ceux fabriqués par la célèbre maison Mustel. Lorsqu'au printemps 1871, Guilmant s'installe à Paris, il vient d'acquérir un "Orgue Mustel", il s'agit du n°193, fabriqué tout spécialement pour lui. Cet harmonium lui sera d'un précieux secours car, après les combats de la guerre de 1870 et de la commune, il trouve en piteux état le superbe Cavaillé-Coll de la Trinité. Son Mustel devient alors une "arme" afficace pour se faire connaître dans la capitale. Il compose ou transcrit alors de nombreuses oeuvres dont notamment de superbes duos pour le piano et l'harmonium. Camille Saint-Saëns devient son partenaire privilégié dans l'interprétation de ces derniers en se mettant au piano aux côtés de Guilmant et de son Mustel. L'harmonium fait resortir le souci qu'avait Guilmant de mettre son oeuvre à la portée de tous par un langage soigné mais conventionnel, facilement compréhensible. Il a laissé pour cet instrument une oeuvre très aboutie et incontournable.



Patrick-Alain Faure

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